Portrait de Marion Ferrero, Alumni Avencore et Responsable du programme Caméras Spatiales chez Sodern

Marion Ferrero a rejoint Avencore en 2011, ingénieure fraîchement diplômée des Arts et Métiers. Pendant cinq années riches, elle développe son expertise au service de clients variés, jusqu’à tisser des liens forts avec l’un d’eux : Sodern, à l’occasion de plusieurs missions. En 2016, elle franchit le pas et rejoint cette entreprise qui l’avait séduite par ses équipes passionnées et ses produits innovants.
Aujourd’hui, elle pilote le programme stratégique des caméras spatiales, un domaine aussi exigeant que passionnant, en plein essor dans le contexte du New Space.
Avencore : Tu as quitté le conseil pour rejoindre l’un de tes anciens clients. Pourquoi ce choix ?
Marion Ferrero : Après cinq ans chez Avencore, j’ai eu envie d’appartenir pleinement à une organisation, de contribuer à sa trajectoire sur le long terme. Je me sentais bien chez Sodern, où j’avais réalisé plusieurs missions : des produits fascinants, des équipes engagées, une forte exigence technologique… C’était une transition naturelle. Et le poste qu’on me proposait était presque taillé sur mesure : Responsable Industrialisation, avec une vraie composante design-to-cost – un domaine que j’adorais déjà en tant que consultante.
Le rythme n’est certes pas aussi frénétique et intense que dans le conseil mais j’avais besoin de me projeter dans une aventure industrielle de long terme.
Tu as ensuite évolué au sein de Sodern. Peux-tu nous en dire plus ?
À mon retour de congé maternité, j’ai eu l’opportunité de piloter un vaste programme de transformation d’entreprise. L’objectif était d’améliorer la gestion et la rentabilité des projets, de simplifier les processus, de standardiser les briques technologiques…
Dans le cadre de cette mission, nous avons créé six programmes dont celui sur les caméras spatiales, et j’ai sauté sur l’occasion !
Aujourd’hui, je dirige ce programme stratégique. Mon périmètre est large, allant de l’analyse de marché, la définition de la feuille de route au pilotage des affaires associées. Mon ambition est claire : faire de Sodern un acteur de référence dans ce secteur encore émergent, en passant de « challenger à leader ».
Justement, le marché du New Space évolue vite. Quels sont les défis que tu relèves ?
Le premier défi, c’est de comprendre ce marché en construction. L’offre et la demande se façonnent en même temps – même les clients ont parfois du mal à définir précisément leurs besoins ! À nous de bien les écouter, d’anticiper, de rester agiles, et d’adapter notre positionnement en permanence.
Le second, c’est la compétitivité. Historiquement, Sodern fabriquait des caméras sur mesure, sur spécifications, pour la NASA ou l’ESA – par exemple pour guider des satellites autour des lunes de Jupiter. Ces produits nécessitent des exigences très fortes : résistance aux radiations, aux températures extrêmes, à la lumière parasite…
Aujourd’hui, nous développons aussi des caméras plus standardisées, inspirées de ces savoir-faire, pour adresser des marchés plus larges : caméras de rendez-vous, de surveillance orbitale, de guidage pour l’atterrissage sur la lune…
C’est passionnant, mais complexe, car nous n’avons pas encore la masse critique pour activer tous les leviers classiques de compétitivité.
Quels réflexes du conseil appliques-tu encore aujourd’hui ?
La méthodologie de résolution de problème, la rapidité d’exécution, la capacité à synthétiser et à présenter des messages clairs, quel que soit l’auditoire… tout cela me sert au quotidien. Je dirais même que le « booster Avencore » m’a aidée bien au-delà du travail : cela m’a donné confiance en moi, y compris dans ma vie personnelle.
Et puis, je garde ce réflexe sain du consultant : ne jamais prendre les processus pour acquis. J’aime remettre en question les évidences, pour trouver la solution la plus efficace, pas juste la plus conforme.
Que dirais-tu à un consultant qui envisage de rejoindre un industriel ?
Quand on sort d’Avencore, on a une vraie valeur : une force intellectuelle, une rigueur, une capacité à aborder n’importe quel sujet rapidement. Mais il faut aussi garder à l’esprit que l’environnement industriel est très différent de celui du conseil : plus lent parfois, plus contraint aussi. Il faut accepter de changer de posture, d’apprendre de nouveau, sur le terrain, avec les équipes.
Profitez à fond de votre passage chez Avencore : c’est une formation exceptionnelle, qui vous prépare mieux que n’importe quelle autre à vos futurs défis professionnels.